Charles-Antoine, mon fils, est décédé il y aura bientôt quatre ans.
Dans les derniers jours, j’ai appris qu’il était mort une deuxième fois… En fait, c’est sa vie littéraire qui a pris le bord…
Je vous explique, car lorsqu’il y a décès, il doit évidemment y avoir autopsie.
Comme vous le savez, j’ai eu le grand bonheur de publier l’histoire de Charles-Antoine dans un roman intitulé « La rencontre de notre ange Charles-Antoine » aux Éditions Cornac. Ce livre est paru au mois de mars 2013.
La semaine dernière, j’ai appris, de façon très cavalière, par courriel, que mon livre avait été pilonné. Cela signifie que toutes les copies invendues ont été détruites. C’est une pratique courante dans le milieu de l’édition et je me doutais que ça arriverait un jour.
Par contre, voici le contexte derrière ce pilonnage.
En septembre dernier, mon éditeur m’envoie un courriel me demandant si je souhaite participer au Salon du livre de Rimouski qui commence ce jeudi. Évidemment, je m’empresse de répondre de façon positive. Nous convenons de mon horaire, puis, ne me reste qu’à attendre le Salon. J’avais quand même quelques appréhensions puisque les deux autres fois que j’ai participé au Salon du livre de Rimouski, j’ai eu des embûches qui n’auraient pas dû se produire.
Puis, la semaine dernière, je reçois un courriel de l’éditeur me demandant s’il me reste des copies de mon livre vers moi. J’ai depuis longtemps écoulé les vingt copies gratuites que j’ai reçues il y a plus de deux ans! Je lui récris que je n’en ai plus en flairant la mauvaise affaire…
Arrive le coup de grâce…
« Salut François, Comment vas-tu ? Ton livre a été pilonné. Avais-tu été mis au courant ? »
QUOI ? Je vous épargne ici tous les mots d’Église qui me sont passés par la tête.
Non pas parce que j’ai été pilonné. Comme je vous ai écrit, je sais que cela fait partie de la « business » et que les distributeurs n’aiment pas garder des boîtes de livres invendus trop longtemps.
Par contre, JAMAIS au grand JAMAIS mon éditeur ne m’a offert de racheter les livres qu’on s’apprêtait à mettre au bûcher, tel que le stipulait mon contrat… D’ailleurs, l’éditeur a reconnu qu’on n’avait pas respecté l’entente sur ce point.
Compte tenu de la nature très personnelle de mon roman, je crois qu’un peu de tact aurait été de mise. Manque de professionnalisme, mais surtout, manque de cœur sont les pensées que j’éprouve pour lui…
Par contre, le mal est fait. Mon livre n’existe plus, brûlé, détruit, déchiqueté, je ne sais trop…
Donc, je suis furax depuis jeudi dernier…
Furieux qu’on n’ait pas eu cette délicatesse de m’offrir de racheter mes livres. J’aurais facilement pu en écouler plusieurs dizaines par moi-même. J’aurais pu en offrir gratuitement à des parents éprouvés par un deuil périnatal comme j’ai vécu. J’aurais pu les échanger contre un don pour Opération Enfant Soleil. Bref, j’aurais pu faire continuer de vivre un peu Charles-Antoine à travers mon récit.
Ce droit m’a été enlevé et ça m’enrage.
Je me console en me disant que cela m’aura ouvert des portes et j’ai une superbe série jeunesse qui s’en vient en 2016 avec une autre maison d’édition qui me fait sentir bien! Restons positifs!
Et pour ceux qui auront une copie de « La rencontre de notre ange Charles-Antoine », conservez-la précieusement, car c’est officiellement la fin de ce livre.
C’est incroyable et tellement décevant de la part d’une maison d’édition….. grrrrrr tu ne peux pas leur demander de ré-imprimer le nombres de copies détruites étant donné qu’ils n’ont pas respecter ton contrat………. c’est vraiment ridicule…… ils ne peuvent s’en sortir comme ça