Vie de papa: comment a-t-on fait?

J’ai commencé à écrire ce billet à 2 heures cette nuit. J’aurais dû être couché depuis un bout.

Mais, mon cerveau, lui, ne veut pas se coucher. Il réfléchit. Il se questionne.

Je me demande, comment a-t-on fait, Cynthia et moi, ainsi que nos familles et nos proches, pour passer à travers l’épreuve qu’on a subit?

Parce que, il faut le dire, nous menons une vie des plus normales et personne ne se douterait de l’atroce épreuve que l’on a vécue soit celle de perdre un jeune enfant.

Je sais, ce n’est pas écrit dans nos fronts que nous avons vécu ce drame. Mais, quand même…

Plusieurs fois cet été, j’ai été le « maitre » du malaise, bien malgré moi. Des clients, en discutant de tout et de rien, après m’avoir demandé si j’ai des enfants et moi de répondre que j’ai un petit garçon, poussait leur intérêt envers l’homme derrière le serveur (ou leur curiosité mal placée, c’est selon) à me demander quel âge il a. C’est généralement une quinzaine de secondes après m’avoir posé cette question que le malaise s’installait! Le temps que je leur explique que notre petit garçon est décédé après 13 jours de vie des suites d’une chirurgie cardiaque.

Quoique ça ne me gêne pas du tout d’en parler. Depuis le début, j’en ai parlé ouvertement et cela a été de même au resto cet été. J’ai quand même vu toutes les réactions qu’une personne peut avoir après avoir posé une question qu’elle regrette par la suite!

Mais, pour revenir à mon questionnement de base, comment a-t-on fait pour garder espoir? Pour aimer la vie malgré tout?

Je l’ai souvent dit, sans le support de notre entourage, jamais cela n’aurait été possible.

Je sais aussi que d’en parler aussi ouvertement aura été très libérateur dans mon cas, tout comme l’a aussi été l’écriture de mon livre, de mon blogue.

Il faut aussi se laisser aller à pleurer de temps en temps. Ça fait du bien même si c’est si douloureux.

Il n’y a pas de recette magique. Il y a encore moins de modes d’emploi.

Il faut faire les choses comme on le sent pour notre bien-être.

Les jours sans pleurer deviennent des semaines; les semaines sans pleurer deviendront des mois et des années éventuellement.

Charles-Antoine, mon beau petit garçon, ne t’inquiète pas, on ne t’oublie pas quand même. C’est juste que la vie continue! Je t’aime fort XX


27 réflexions sur “Vie de papa: comment a-t-on fait?

  1. Wow, je suis heureuse de te lire ce matin. Vous etes des personnes dun courage exemplaire….pour repondre a la question sur comment on fait pour aimer la vie malgre tout ? Il ny a pas de facon de faire cest un choix quon fait inconsciamment de continuer a l’aimer ou non et c’est en l’aimant (cette vie parfois trop cruelle) que nous pouvons en voir les bons et merveilleux cote………..aime pas la vie et la vie ne t,aimera pas……. Voilà !

  2. Tu sais, le fait de se poser la question, démontre que même si votre petit bonhomme est au coeur de vos vies, de chaque seconde du jour et de la nuit, tranquillement, vous passez à autre chose… Il n’est pas vrai de dire, par contre, que l’on peut ranger tous ces moments, tous ces souvenirs dans un tiroir et ne jamais plus y penser… Toutefois, ceci prend (et dénote) une force de caractère, un désir, de l’espoir… pour pouvoir y arriver. On ne fait pas cela tout seul ! Heureusement, votre couple est solide… Il est passé au travers et en plus, il poursuit son aventure et vous amène vers un épisode nouveau… Bravo !!!

    Je n’ai pas vécu pareille épreuve à la vôtre, mais mon chemin vers la maternité n’a jamais été aussi facile que bien des mamans … je les ai enviées, je les ai jalousées… moi, qui perdait mes bébés entre la 7è et la 16è semaine de mes grossesses toujours commencées, jamais terminées, toujours arrêtées… La souffrance, (bien que je n’ai pas connu, pris dans mes bras, cajoler, embrasser, … ces petits bébés), était toutefois bien présente… dans ma vie, dans mon coeur et ma tête, dans mon couple…. Nous y sommes également passé au travers… mais ce ne fût pas facile. Puis, toujours avec un certain espoir, nous avons continué d’y croire et… enfin, une « vraie » grossesse a eu lieu, et le plus beau cadeau nous a été remis: notre beau Olivier, aujourd’hui âgé de 5 ans. Et, comme nous avions le désir d’avoir une « grosse » famille, nous en voulions un 2è… Étant donné que nous avions pu y parvenir, on pensait que ce serait plus « facile »… Eh non ! Nous avions tord… Le chemin a été presque aussi laborieux et nous avons laissé encore quelques anges derrière nous… Puis, une Rosalie, âgée de 11 mois maintenant, a fait son apparition dans notre vie… Elle nous en a causé du souci pendant son voyage dans ma bedaine, mais heureusement, avec les tests médicaux, nous avons pu nous faire confirmer que tout était « ok ». Et… sans même s’en aperçevoir, sans même y penser, sans même « essayer », une petite Alice a débuté sa vie en moi… (je suis à ma 39è semaine de grossesse) … un bébé surprise ! Un cadeau du ciel… une réconciliation avec la vie…

    Alors, continuez d’y croire ! Vous faites bien !
    Je vous envoie les plus doux câlins du monde…
    car moi aussi, malgré mes 7 petits anges, j’y ai cru…

    1. Wow, notre histoire se ressemble!! Comme je l’ai raconte a françois, nous en étions a 11… Le trajet bien long et difficile nous a malgré tout laissé le plus beau des garçon. Un beau petit trésor, qui se nomme également Charles-Antoine, qui est âgé a ce jour de 4 mois. 4 mois de bonheur intense, de sourires, d’amour inconditionnel!! De notre cote, il ne sera pas tres long avant de recommencer a repartir la machine :)). Je nous souhaite humblement, plus de chance que dans le futur.
      Vous savez que dans la vie, rien n’est plus beau qu’un enfant. Espérer en avoir un autre et surtout, se le permettre malgré les fameux commentaires des autres ( vous devriez attendre un peu… Vous savez ce n’est pas grave de ne pas en avoir, vous pouvez aussi adopter… ) je ne peux que dire que ces personnes n’ont sûrement pas eu de difficulte a avoir d’enfant ou ne comprennent tout simplement pas que quand on désire avoir des enfants, c’est viceral, on ne peut faire autrement et on veut plus souvent qu’autrement les nôtres, pas ceux des autres!
      Bravo a vous deux pour votre force et votre détermination. Je vous souhaite un 2 e bebe bien vigoureux.
      Amicalement

  3. Vous avez toute mon admiration tous les deux. Si tu savais comment ton billet m’a fait un bien fou. J’ai appris cette semaine que mon papa est atteint d’un cancer et bien honnêtement je ne sais pas comment je vais pouvoir dealer avec sa mort. Je suis complètement désemparée et j’appréhende énormement sa fin. Oui la vie va continuer mais moi je ne suis pas prête mentalement à le perdre 😦 Je l’aime tellement mon papounet.
    Heureusement que j’ai mes filles qui me ramènent à la routine du quotidien, sinon ce serait encore plus pénible.

    Marina xxxx

    1. Ma chère Marina, je suis avec toi de tout coeur dans ces moments difficiles. Profite bien de sa présence pendant que tu le peux, c’est la meilleure chose à faire! Gros calin pour toi!

  4. Moi je suis de tout coeur avec vous deux je suis votre histoire depuis le début non pas par curiosité mais parce que ca me touche ;Dès que j’ai visionner votre vidéo ca ma marquer d’autant plus que j’étais enceinte et que je venais a peine de faire la même chose pour ma mère ( un vidéo souvenirs) car celle qui ma donner la vie est décédée seule chez elle a 57 ans aucune maladie connue et c’est moi qui minquietais de ne pas avoir de nouvelles et j’ai fait la découverte qui resteras a jamais dans ma mémoire. je ne suis pas capable de me rappeler de ma mère entrain de sourire, de rire, de parler, laffreuse image que j’ai en tête est celle de sa mort, j’étais seule et vraiment désenparé lorsque je l’ai trouver , elle a toujours été présente pour moi et javais deux garcon qui venait a peine davoir 1 an et 3 ans . Ma mère est finallement décédée du coeur et selon le coroner sa mort aurait pu etre évitable…. auj le fait d’avoir maintenant 3 enfants je nose pas imaginer comment je reagirais perdre un enfant après lui avoir donner la vie mais perdre celle qui te la donner est très douloureux. bon courage

    1. C’est toute une histoire que vous me partagez. Ce n’est pas facile de perdre un enfant comme ce ne doit pas être facile de perdre sa mère d’une telle façon. Grosse pensée pour vous et votre courage!

  5. Bonjour, je partage votre douleur et peu la comprendre. Notre fille de 16 mois est actuellement en réanimation depuis 12 jours. Elle se bat pour vivre, on croit en elle…mais c’est très dur. Elle est née avec une malformation cardiaque congénitale complexe et s’est faite opérer le 29/08. Depuis elle se bat pour s’en sortir, mais elle avance tout doucement. Elle a fait un arrêt cardiaque à J+7 de l’opération et pour l’instant elle est toujours branchée à un coeur artificiel qui prend le relais au sien. Depuis le 29/08, elle est couchée, dort. Nous pouvons à peine la toucher et lui parler, elle a des tuyaux de partout. On a du mal à trouver un peu de place pour lui faire de minuscules calins. Je vous souhaite beaucoup de courage, et surtout de continuer à apprendre à vivre avec cette profonde douleur.

  6. Salut François, comme tu sais, je te suis depuis cet évènement qui m’a beaucoup toucher car ayant moi même perdu un bébé avant sa naissance et en étant intervenant et intervenant dans le domaine du deuil, je rencontre des personnes ayant perdu soit un être cher, enfant ou autre pertede toutes sortes qui fait mal. quelques fois je parle de toi et réfère les gens vers ton blog. alors merci de tout ce que tu amènes aux gens qui souffrent. Merci d’être un phare d’espérance pour des personnes qui sont sans espérance.

      1. ….touchant et tellement vrai. Moi aussi j’ai suggéré à une bonne amie de lire ton blogue, Il y a 3 mois son petit garçon tant attendu est décédé pendant l’accouchement à terme et je peux te dire qu’elle avait et a encore besoin de se ressourcer en lisant tes beaux messages d’espoir. Un grand merci pour tous ceux et celles à qui tu fais du bien sans le savoir François!

  7. En vous lisant ce matin ,je suis bien placée pour vous dire que derriere chaque porte il y une histoire et qu,il y a toujours des gens pour améliorer nos journées les plus sombres…Je vous souhaite une agréable journée.vous etes un homme exemplaire

  8. Je me pose également le meme genre de question parfois ! On est pas ‘fort’ pour rien. Je crois que les évenements, notre entourage, nous font devenir ainsi, Et que nos anges veillent tres bien sur nous pour que L’on continu d’avancer peu a peu. Certes, ils nous manquent , mais la vie doit continuer, et elle continue…Et cest vrai qu’en parlant d’eux, a racontant notre histoire, en pleurant quand on en a besoin, sa aide a faire un grand pas..
    pensée pour nos petits anges là – haut..qui ont changé notre vie, et qui demeureront toujours  »Nos premiers bébé »

  9. nous trouvons tous en sois une force qui nous était inconnue. Et pourtant quand le moment se présente, cette force qui surgit de nul part arrive et nous aide a traverser des moments terribles. Je vous lève mon chapeau et j’ai hate de te revoir bizou a vs deux xx

  10. Mon conjoint et moi nous sommes souvent poser la question. Mais en ayant deux garcons qui étaient plus vieux…on avait pas le choix. Ma petite cocotte avait décidé de nous quitté…il fallait s’occuper des ses frères. Les premiers jours, on a le coeur déchiré. Moi, pour ma part, je me sentais coupable. Qu’avais-je fait de pas correct durant cette grossesse? Pourquoi ma famille et moi devions vivre tout ca? Pourquoi nous? Les enfants on vécus des moments tellement difficile. Ils ne comprennent pas, nous posent toujours des questions et nous en tant que parents on doit de leur répondre du mieux qu’on peut. J’ai penser aller rejoindre ma puce. J’ai consulter, car j’avais trop d’envie de partir. Mais j’ai vite comprise que je n’y était pour rien. C’était la vie qui était faite ainsi et peu importe ce que j’aurais fait, manger ou boire durant ma grossesse, cela n’aurait rien changé. Elle était arrivée beaucoup trop tôt dans notre monde. Mais comme tu dis, les jours passent et la douleurs diminue un peu. Mais chaque jour passe, et je pense toujours à elle. Mais depuis, un petit garcon est arrivé. Cela me fait 3 beaux garcons en santé. La seule fille que j’aurais eue aura décidé de veiller sur nous de la haut. Et Francois, mon petit dernier de 2 mois s’appelle Elyot. Ca m’a fait sourire quand j’ai vue que c’est le nom que vous alliez donner à votre deuxième petit trésor. Il ne faut pas se sentir coupable de continuer notre vie. C’est ce que nos petits anges veulent surement. J’adore te lire. Je me reconnait en Cynthia et toi. Ce n’est pas facile pour le couple non plus. Mais on finit par passer à travers cette orage.
    Prenez soin de vous deux. Et j’ai bien hâte de le voir ce beau petit Eliot la!!!
    Bisous à Cynthia et à toi.
    xxx

  11. Written with such honesty François, you’ve never been afraid of showing your true feelings, be those happy or sad. I guess those constant questions of ‘why you’ , ‘how and where you found your strength’ etc, may come and go forever, but what is important is that for whatever reason and by whatever means, you DO have that inner-strength. It is a gift and you are using it to continue with your own head held high and likewise, you are also touching a HUGE number of other individuals that either know you or follow your blog on a regular basis. I’m so proud of both you and Cynthia and exceptionally happy that life is preparing Eliot on a journey into the arms of two extraordinary parents. He is already present in your heart, and the days are getting closer to holding him for real! Enjoy!

  12. Mon fils est presentement un de tes eleves. Il m a raconte ton histoire qui m a beaucoup touche. Moi même mere de quatres enfants j’etais en pleur quand j’ai regarde la video de ton fils sur you tube. Quel courage toi et ta conjointe vous faites preuve. Il est chanceux d’avoir de tel parents. Je vous souhaite vraiment du bonheur a etre parent a nouveau.

  13. Vous possédez une grande force, c’est tout! Vous êtes des amoureux de la vie, des gens positifs… Ce sont de grandes qualités!

  14. J’ai vécu une situation semblable il y a deux ans et demi pour ma part. Ma petite fille est décédée à 16 jours de vie suite à un accouchement difficile laissant des séquelles neurologiques à 100% de son cerveau. J’ai aujourd’hui la chance d’être maman de jumeaux de 4 mois, un garçon et une fille. Et je me demande encore comment on a fait… Quand je regarde mes enfants je réalise tout ce que j’ai manqué avec elle… je suis heureuse, malgré tout il manque quelqu’un. Il manquera toujours quelqu’un… j’en pleure encore parfois, même si c’est beaucoup moins souvent. Elle me manque!!!
    Ton billet m’a fait du bien. Énormément.

    1. Content de savoir que ça vous a fait du bien! Ça me fait du bien de l’écrire et j’apprécie la confiance que vous me faites en me faisait un touchant témoignage de la sorte. Comme vous dites, il manquera toujours quelqu’un malgré sa présence disons différente avec nous!

  15. Pour moi aujourd’hui est une journée difficile…il y a 3 ans ma petite Catherine venait au monde et partait pour son grand voyage en même temps…quelques minutes après… Ce qu’elle nous manque et elle nous manquera à jamais. Merci Francois d’être ce que tu es et de nous aider. Te lire nous fait tellement de bien. Je me sens près de toi…et on ne se connait même pas. Aujourd’hui j’ai le coeur en miette…et de relire tes billets me font du bien. Merci Merci Merci!!

  16. Bonjour François, Cette été, le 23 juillet, a fait 10 ans que j’ai perdu mon petit frère Édouard. Le 23 juillet 2002, il a perdu la vie en se noyant dans une piscine, il avait 19 mois. En dix ans il s’en ai passé des choses. Je sais très bien que ce n’est pas la même chose perdre un enfant que perdre un frère, mais lorsque c’est un être cher qui nous quitte, ça fait toujours très mal. On se demande toujours comment ont va passer a travers de ces épreuves, mais on a tellement de monde qui nous entoure pour nous donner du courage qu’on réussi malgré tout. En dix ans, on a eu beaucoup de difficulté et notre ange là haut nous aidais lorsqu’on faisait appelle a lui. C’est la même chose avec Charles-Antoine, maintenant que je sais qu’il est avec mon petit frère là haut, je pense a lui et lui demande de m’aider aussi. Ils ne vont jamais disparaître de nos vies puisqu’ils ont existé, mais comme tu dit, la vie continue. Et oui, de pleurer fait beaucoup de bien et surtout d’en parler et de se remémorer tout les souvenirs passé avec lui. Je suit ton histoire depuis le début parce que j’ai vu mes parents pleurer souvent et je me dit que tu as vécu la même chose avec ta femme, donc je te comprend un peu dans ce que tu écris. Tu as beaucoup de courage et Cynthia aussi!!! Et j’aimerais avoir la même force que toi si plus tard je devais perdre un enfant. Tu es un beau modèle pour moi… Merci beaucoup!!

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